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Les récifs coralliens :
la féerie des couleurs, des formes et de la vie
 
Les récifs coralliens sont des constructions animales vivantes qui constituent un habitat de choix et attirent un nombre extraordinaire
d'organismes marins différents. C'est ici que la biodiversité marine
est la plus riche : on y recense par exemple près de 4000 espèces de poissons.
Répartition des coraux dans le monde :
Sur la planète, les récifs coralliens se développent dans toutes les mers chaudes du monde, dans la zone intertropicale (située
entre le tropique du cancer au Nord (23°N) et le tropique du Capricorne
au Sud (23°S).
Biologie du corail :
Les récifs coralliens sont constitués d’une colonie de plusieurs centaines à plusieurs millions de petites anémones (corail et anémone appartiennent à la même famille des Cnidaires) qui vivent en colonie. On appelle « ces anémones » des Polypes.
Il existe dans les mers du monde deux types de colonies de coraux (note de grammaire : un corail, des coraux). Certaines colonies sont molles = les coraux mous, d’autres colonies sont dures = les coraux durs.
Chez les coraux durs, chaque petit polype est capable de fabriquer une petite logette dure en calcaire, son squelette.
Seuls les coraux durs participent à la formation des grandes barrières de corail, comme la grande barrière d'Australie, qui mesure plus de 2000 km de long et qui est visible depuis la Lune. Seul l’homme est aussi capable d’un tel exploit. En effet, les astronautes qui ont eu la chance de marcher sur la Lune pouvaient distinguer les grandes Pyramides d'Egypte et la Grande Muraille de Chine.
« Les coraux sont des bâtisseurs acharnés. Depuis 400 millions d’années, génération après génération, centimètre par centimètre, ces animaux pourtant minuscules ont réussit un exploit encore inégalé : construire des édifices visibles de l’espace… Leur secret ? Le travail d’équipe. »
Pierre Descamps – « Planète Mer » - Michel Lafond.
Les coraux mous, quand ils mourront, vont disparaître et il ne restera plus rien d’eux. Quand les coraux durs meurent, ils constituent alors un support sur lequel d’autres coraux viendront grandir, et c’est ainsi que la barrière grandit….
Les coraux : des animaux ou des végétaux ?
Si l'on vous dit que les coraux constructeurs de récifs ont besoin de lumière pour vivre, vous devez pensez que ces coraux sont donc des végétaux…
Avant de vous donner la réponse, un rappel important qui permet de faire la différence entre animaux et végétaux : à partir de quelle source ces deux organismes vivants se procurent-ils leur énergie vitale ?
1) les animaux mangent et tirent leur énergie de leur alimentation. Ils ont pour cela tous une bouche.
2) les végétaux ne mangent pas (à l’exception des plantes carnivores). Ils récupèrent leur énergie à partir de la lumière du soleil (ou d’une lampe). Les végétaux sont des producteurs primaires qui pratiquent la photosynthèse (du grec "photo" = lumière, "synthèse" = fabriquer).
Comme ses cousins du groupe des cnidaire, ce qui signifie "ortie de mer", les anémones et les méduses, les coraux ont une bouche, et donc sont capables de se nourrir. Ce sont donc par évidence des animaux. Pourtant, ils ont besoin de lumière car ils vivent en association avec un végétal, une petite algue planctonique appelée zooxanthelle, qui vit juste sous son épiderme (= sa peau, on ne parle pas de « peau » chez les animaux). Il y en a des des milliards, microscopiques (invisibles à l’œil nu). L’association qui existe entre ces algues (constituées d'une seule cellule) et le corail est très importante pour chacun, au point que l’un ne peut pas vivre sans l’autre : cette association très étroite s’appelle une symbiose. Ce même type de relation très étroite existe par exemple entre le poisson clown et son anémone.
Légende du schéma en coupe d'un polype :
Ectoderme : partie externe de l’épiderme
Endoderme : partie interne de l’épiderme
Epiderme : couche de tissus située à la périphérie du corps (équivalent de notre peau)
Coelentéron : cavité buccale ou intestinale (du grec koïlos = creux et enteron = intestin)
Les coraux ont tous des couleurs magnifiques : bleu, jaune, vert, rouge, marron, violet… Ces couleurs sont dues aux petites algues qui vivent dans les tissus du corail. Lorsqu’un corail est mort, son squelette est alors tout blanc.
Attention, certains coraux peuvent néanmoins avoir un squelette coloré. C’est un moyen simple de distinguer des coraux qui appartiennent à un groupe cousin, celui des gorgones par exemple. Une autre manière simple de les reconnaître est de compter le nombre de tentacules des polypes : les « vrais coraux » en ont 6 (ou multiple de 6 = hexacoralliaire) alors que leurs cousins en ont 8 (ou multiple de 8 = octocoralliaire).
Diversité des récifs coralliens :
Dans les mers du monde, il existe près de 800 espèces de coraux de surface. Leur forme varie selon les espèces et leur environnement (lumière/profondeur, agitation de l’eau) et ils offrent aux habitants du récif un choix d’habitats très variés.
Les formes que prennent les coraux peuvent varier au sein d'une même espèce ; ceux qui vivent proche de la surface sont le plus souvent « en branche », ceux fixés plus en profondeurs ont des squelettes qui s’étalent en forme de table pour maximiser le captage de la lumière. Dans les zones battues par les vagues, les coraux doivent pouvoir résister à l’arrachement et ont des formes massives : en « patate » ou en « boule ». Là où les eaux sont calmes, ils pourront se contenter d’un squelette moins solide en forme de branche.
Les coraux sont tous composés d’une colonie de nombreux petits polypes, à l’exception de quelques uns qui eux sont solitaires et donc constitués d’un unique polype. Ce sont les coraux « champignon ». Ils constituent donc l’exception à la règle. De plus, ceux-là ne sont pas fixés comme tous les autres à une surface dure, mais repose sur le sable et sont même capable de se déplacer légèrement. Seuls ou avec l'aide d'autres organismes (voir article depuis ce lien: dans "les coraux" puis "biologie").
Les types de formations coralliennes :
Il existe 3 grands types de récifs :
- les récifs frangeants, qui se développent le long de la côte
- les récifs barrières, qui se situent plus loin en mer au bord du plateau continental
- les atolls : récifs le plus souvent en anneaux qui résultent d'un processus de formation long. Ils se sont développés autour d'un volcan marin. Sous l'effet de son propre poids, ce volcan s'enfonce peu à peu sous la mer, pour finalement disparaître. Le récif corallien continuent à se développer vers la surface et l'atoll corallien est alors le seul indice témoignant de la présence passée du volcan.
Pour plus d'information sur les grands types de formations coralliennes, rendez vous sur ce lien.
Le mot récif qu'on utilise pour décrire les formations coralliennes a été donné par les navigateurs qui doivent rester très vigilants pour ne pas y échouer leurs bateaux. Par définition, un récif est en effet un obstacle à la navigation.
La reproduction du corail :
Il existe chez les coraux deux manières de se reproduire.
1) la reproduction sexuée :
Comme chez la plupart des organismes, la femelle produit des oeufs qui vont être fécondés par les spermatozoïdes émis par le mâle. La fusion entre l'oeuf et le spermatozoïde peut se faire à l'intérieur du corps de la femelle, ou à l'extérieur. Dans ce second cas, on assiste alors à un véritable spectacle car sur une période très courte de quelques jours, lors d'une pleine lune exceptionnelle, la plupart des espèces de coraux d'un même récif vont émettre simultanément leur semence dans un nuage coloré.
Ce mode de reproduction permet aux espèces de coraux de coloniser de nouveaux espaces. Car l'oeuf fécondé puis la larve qui s'en développe sont nageantes et vont donc être transportés ailleurs au gré des courants.
2) la reproduction assexuée :
Elle se réalise sans la participation d'un partenaire sexuel. Un 2ème polype se forme à partir d'un autre polype par bourgeonnement ou par division. On
s'appuie sur ce type de reproduction pour produire en aquarium de
nouvelles colonies de corail : on coupe un corail en deux, on en
obtient deux qui vont chacun grandir. Ce sont donc des colonies de
coraux "jumeaux", des clones.
C'est de cette manière que la colonie de corail en milieu naturelle grandit et que les portions de récif gagnent en robustesse.
Les récifs coralliens en danger !
Les récifs coralliens sont menacés dans la plupart des régions du monde où ils existent. Les dégradations qui les détruisent ou les fragilisent sont nombreuses :
- pollution par les eaux sales rejetées par les villes,
- destruction à l'explosif employée pour la pêche,
- construction de bâtiments et d’aéroport sur des parties de la barrière de récif,
- ET (détail de la menace au survol des photos) :
(*, photo ci-dessus de l'étoile de mer acantasther) : les acanthaster sont des étoiles de mer qui se nourrissent des polypes de coraux. Une seule espèce d'organisme est capable de se nourrir de cette grosse étoile de mer pouvant mesurer jusqu'à 50 cm de diamètre. C'est le Triton Géant, un coquillage (= mollusque). Ces tritons sont beaucoup pêchés et faciles à capturer. Moins pourchassées, les étoiles de mer acanthaster ont alors "la vie belle" et se développent très vite, augmentant ainsi leur capacité à faire disparaître des portions importantes de récifs coralliens.
L'avenir des récifs coralliens et leur importance pour l'homme :
Les récifs coralliens sont l’un des joyaux de notre planète, beaux, colorés et riches. Toutes personnes qui a un jour eu la chance de pouvoir mettre la tête sous l’eau et se retrouver au milieu de cette féerie aquatique en garde à jamais un souvenir inoubliable. Pour ceux et celles qui n’ont pas encore eu cette chance, il est donc essentiel de les protéger et d’assurer leur existence, pour les centaines d’années à venir, pour tous les amoureux de la mer, et pour notre propre bien être.
Les récifs coralliens sont très importants pour la vie de l'homme. En plus du spectacle qu’ils nous offrent, ils nous sont utiles et indispensables car :
- les barrières de récifs situés près des côtes protègent les villages contre l’agression des vagues,
- ils fournissent une part très importante de nourriture. Dans les pays tropicaux situés en bord de mer, les personnes mangent très rarement de la viande et les protéines essentielles pour un régime équilibré et complet leurs sont apportées par les poissons,
- leur beauté attire des millions de touristes et de plongeurs. Les récifs coralliens sont ainsi une chance pour les pays pauvres de pouvoir travailler en accueillant les visiteurs venus du monde entier,
- tous nos médicaments ont été fabriqués en copiant la nature, à partir des cellules de végétaux, d'animaux ou de bactéries. Il existe dans les océans et les récifs coralliens en particulier des groupes d’animaux qu’on ne retrouve pas sur Terre (éponge , échinoderme , ascidie, cnidaire ...). Le potentiel de nouveaux médicaments issus du récif est énorme et prometteur. Une espèce que nous sauverons servira peut-être un jour prochain à nous sauver nous-même…
Pour davantage d'informations sur les récifs coralliens des mers chaudes, visitez notre page de lien ici. Pour les enseignants, des fiches ateliers très bien réalisées sont accessibles ici.
A savoir qu'il existe aussi des coraux ailleurs qu'à la surface des mers chaudes. Il existe quelques espèces de surface en Mer Méditerranée par exemple, et surtout, dans les eaux profondes de toutes les mers, on découvre depuis peu les formations récifales qui se sont développés sur de très grandes surfaces et qui encore une fois constituent un abris pour de très nombreuses espèces marines. Ces coraux ne vivent alors pas, faute de lumière, en symbiose avec une algue.
Pour finir ce poème en hommage aux récifs coralliens :
Oasis
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Riches en couleurs et éternels,
Esquisses fragiles de dentelles,
Citadelles marines dédiées à la vie,
Illuminant vos prunelles ravies,
Fermement, nous tenons face à l’Océan,
Sauvegardant la Vie du Néant.
Croisiéristes et autres bourlingueurs,
Obsédés de soleil et de cocotiers,
Regardez, observez notre richesse,
Allez au-delà et voyez notre détresse, imaginez nous,
Luttant, inexorablement asphyxiés, face aux pollueurs;
Laissez parler votre cœur,
Interrogez-vous sans tabous,
Entrevoyez un possible avenir sans sagesse;
Ne niez pas, par paresse, toute causalité,
Soyez, enfin, nos ambassadeurs.
Claude Plotton, 2006
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4 commentaires ont été postés. Bonjour
J'aime beaucoup le poème au bas de la page ! D'ailleurs, je voudrais l'utiliser pour annoncer un séminaire scientifique sur les perturbations subies par les récifs coralliens qui aura lieu à Madagsacar. Est-ce que vous me donnez l'autorisation de le mettre dans la plaquette de présentation du séminaire ? Pourrais-je avoir le nom de l'auteur et l'année à laquelle il a été écrit ? Merci d'avance
Lola Bonjour Lola,
Ravie que que ce poème vous plaise.
J'ai transmis votre demande à l'auteur, je ne pense pas qu'il y ait de problème pour son autorisation, mais il vous répondra dès que possible.
Bonne continuation à vous et à bientôt je l'espère,
Magdy Bonsoir Lola
Désolé pour le retard.
Ce poème a été écrit en janvier 2006 pour l'expo. "Récifs en musique" d'Acroporis.
J'avoue être curieux quant à votre séminaire.
Pouvez-vous me donner des précisions sur l'utilisation du poème ainsi et surtout comme dit plus haut sur le séminaire ?
Claude
Bonjour, ![[smiley=happy]](http://oceansemble.free.fr/components/com_jreactions/custom/templates/easy_pastel/smileys/smiley_happy.gif) Nous sommes deux élèves de première S et cette année nous devons faire un travail de recherches scientifiques sur une grande partie de l'année comptant comme note du bac (TPE). Nous avons choisi comme thème les coraux ! Plus précisement, notre approche est sur les conditions de la formation du corail ( température, acidité... ). Nous aimerions savoir s'il était possible qu'un océanologue ou quelqu'un s'y connaissant dans les domaines puisse nous aider et nous donner des informations plus précises et suplémentaires dont les sources seront fiables. Et donc nous aimerions avoir la possibilité d'échanger avec une de ces personnes par e-mails. Merci de votre aide ! |
